Citytrip #2 : Berlin
Nouveau City-trip ! Une ville qui nous a toujours tentés ! WILLKOMMEN IN BERLIN !
Chaque année, la capitale allemande accueille le célèbre marathon à pied. Ce qui est moins connu, c’est son petit frère à roulettes ! Cette année, Jon, moi et un copain, nous décidons de chausser les rollers et de tenter le « 42rd BMW BERLIN MARATHON Inline Skating » Tatadam ! Ça claque !
Bon, cela fait peut être hyper pro de dire cela mais on se calme ! Vous savez, dans chaque course, il y a les coureurs et le public… les gros bras et les photographes… les costauds et les pom pom girls…
Bref, je suis sûre que vous voyez où je veux en venir. 🙂 Nous avons trois choix pour ce City-trip : 1/ les 42 kilomètres en roller, 2/ l’appareil photo, 3/ la jupe courte sexy.
La jupe ne tente pas trop les mecs (c’est bizarre mais rassurant ! ), et ils viennent pour la compétition (testostérone oblige), donc, pour eux, le choix est fait. De mon côté, pas de jupe non plus, je retrouve un intérêt pour l’objectif. 🙂
Comme chaque préparation de voyage, une séance révision s’impose et elle n’est pas inutile : « Alors, Jon, Ich bin ein Berliner ? c’est bien ça ? » « Oui, Marielle, mais encore ? Parce que tu n’es pas Kennedy non plus, il va falloir passer peut être la seconde« . Ok, je suis d’accord, mais je suis à court d’idée… On reprend donc « l’Allemand pour les nuls, volume 1 », on le bachote un peu et on est fin prêts.
En parlant de passer la seconde, le trajet sera en voiture. Nous avons pitié de nos petits fessiers donc nous faisons l’aller en deux temps. Je pense qu’on a bien fait : Angers- Berlin, c’est quatorze heures de trajet, 1344 kilomètres, vingt-huit points info-météo sur le 107.7 et sept « j’ai envie de faire pipi, quand est-ce qu’on arrive ?« . Entre nous, les problèmes prostatiques à la trentaine, cela fait peur ! 🙂 Bref, c’était long.
Nous arrivons enfin à notre Air Bnb, c’est un superbe appartement très grand et fonctionnel, occupé d’habitude par deux étudiants voyageurs. Dans leur bibliothèque sont rangés des livres qui nous font rêver : Lonely planet sur l’Australie, les Etats Unis… Dans leur cuisine, nous découvrons une superbe collection de Gin. Bref, on s’est sentis tout de suite très à l’aise, willkommen in Berlin ! 🙂
Jour 1: Tiergarden und Kreuzberg
On ne commence pas le Gin tout de suite, ce n’est pas très sérieux : jamais dès le premier soir… Un petit somme réparateur plus tard, nous sommes frais pour affronter la journée du lendemain. Nous chaussons tous les trois nos rollers et nous partons visiter la ville.
JB et Jon avancent de façon très sûre et aisée, moi après avoir regardé chaque pavé et chaque petit trou, je me détends et profite enfin des monuments.
Nous commençons par visiter le Bundeskanzleramt… A vos souhaits ! Ce qui est bien lorsque j’écris cet article, c’est que personne ne se rend compte des gros problèmes dysarthriques que nous avons rencontrés à chaque prononciation. Bref, Bundeskanzleramt veut dire « la chancellerie », c’est à dire, en plus commun, le bureau d’Angela Merkel ! C’est un monument assez imposant et tout neuf… Mais, quasiment désert ! Les Allemands sont des gens sérieux, ils travaillent ! 🙂
Juste en face, il y a le Palais du Reichstag où siège le parlement allemand. C’est le point de départ du marathon roller. On voulait visiter la coupole mais manque de chance, il y avait beaucoup de monde et il fallait réserver plusieurs jours à l’avance sur internet. La vue depuis le dôme sur Berlin est parait-il, inoubliable !
Près du Reichtag, existe un petit mémorial de l’holocauste. Un endroit vraiment paisible qui est moins impressionnant que son voisin que nous irons voir plus tard. Au sol sont marqués tous les noms des camps de concentration et d’extermination avec, au centre, une petite fontaine érigée en l’honneur des personnes décédées dans ces camps. Une entrée libre pour un petit mémorial qui vaut le coup !
Nous continuons notre balade en enlevant nos rollers car nous passons dans le Großer Tiergarten. Je ressens un petit moment de solitude lorsqu’un aviateur un peu dépassé et un vieil ours ridé me demandent 2 euros pour une séance photo. 2 euros seulement ! A mon avis, Winnie n’est pas au courant de la hausse du prix du miel… Mais, bon, comme dirait Farrugia, il est content !
Nous arrivons à la Brandenburger Tor. Cette porte emblématique est sans doute encore plus jolie avec les éclairages de nuit. Nous vous conseillons aussi de venir le matin pour prendre de belles photos. Nous, on ne s’est pas encore levé assez tôt ! 🙂 C’est un endroit mythique car plusieurs personnalités emblématiques en ont franchi le seuil comme Hitler ou Napoléon. Elle est aujourd’hui l’un des lieux incontournables de la ville mais a longtemps été le symbole de la division entre Berlin Est et Berlin Ouest. Pour la petite histoire, Napoléon, lors de son passage, avait fait démonter l’imposante statue qui se trouve au sommet pour la ramener en France.
Au bout de quelques minutes de marche, nous arrivons au Denkmal für die ermordeten Juden Europas (Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe). C’est un dédale de stèles de différentes dimensions mettant en évidence le caractère insensé et unique dans l’histoire de l’humanité de la mise en oeuvre de l’extermination.
Le contraste entre ces successions de blocs de béton et le parc du Tiergarten, juste à côté est saisissant, je dirais même, bewegend ! Bref, un ressenti particulier lorsqu’on arpente ce labyrinthe avec ces blocs de pierre plus hauts que nous…On n’oublie pas la petite partie de cache-cache ! 🙂 Les bruits de la ville semblent s’évaporer. C’est l’un des moments forts et bouleversants de notre séjour.
Nous nous rendons au mémorial aux homosexuels persécutés pendant la période nazie, érigé dans le parc, et nous arrivons à Potsdamer Platz. Cette place est tout bonnement le centre de la ruche Berlinoise. Tout fourmille à ce niveau (peut être pas comme dans une ruche au final…). Le quartier est plutôt neuf. Les architectes se sont fait plaisir : les buildings sont modernes et originaux… Difficile de croire que cette place était un vrai « No man’s land » durant la guerre froide. Le Mur passait en plein milieu de la place à cette époque…
En parlant de No Man’s Land, il y au moins un endroit totalement vide qui ne demande qu’à devenir accueillant : c’est nos estomacs ! A la guerre comme à la guerre, on n’abandonne pas un camarade en perdition. Donc, laissons place au repas !
Nous mangeons, dans un restaurant berlinois typique, un plat à tomber par terre (comprenez plein de crème, de fromage et de pommes de terre). Ensuite, nous revenons vers la Postdamer Platz visiter le Sony Center où se trouve un LEGOLAND. L’architecture en forme de « parapluie géant »est incroyable, avec des jeux de lumière et des reflets dans tous les sens ! Si vous y allez, regardez bien le dôme : il n’est pas au centre de l’espace mais est légèrement incliné pour intensifier l’effet d’apesanteur. Il fallait y penser !
Nous visitons aussi l’église Saint-Matthäus.
En roller, nous allons vite… Nous quittons donc la Postdamer Platz direction l’est pour se rendre à Checkpoint Charlie. C’est le poste-frontière le plus connu de l’époque de la guerre froide à Berlin. Le site reste un témoin de la division de la ville, entre les secteurs russe et américain. Nous nous rendons ensuite au musée de la Topographie des Terrors, juste à coté qui nous raconte la montée de nazisme et ses conséquences. Un segment de 200 mètres du Mur de Berlin borde le site.
Pour la fin de soirée, nous retournons vers la Porte de Brandebourg nous balader le long de la rivière Spree en admirant les nombreux bâtiments à l’architecture assez décalée.
Jour 2: Mitte et Prenzlauer Berg
Pour ce deuxième jour, nous nous rendons au Stiftung Berliner Mauer (Mémorial du mur de Berlin). Ce lieu est aussi très bewegend, surtout lorsqu’on se rend compte des blessures et des douleurs ressenties par les Berlinois il y a 55 ans. Pour la petite histoire, dans la Bernauer Straße, le 13 aôut 1961, la frontière se ferme brutalement. Les habitants se voient refuser du jour au lendemain l’accès à leur voisinage, et à leur famille. L’autre côté de la rue, la maison d’en face devient subitement et brutalement un autre monde avec son propre système politique et son propre fonctionnement. Les habitants sont, malgré eux, aux premières loges de cette scission, vécue très douloureusement pour bon nombre d’entre eux. De désespoir, et gagnés par la panique, certains essayent de forcer le passage ou de sauter par les fenêtres pour essayer de gagner Berlin Ouest. Beaucoup le paieront de leur vie, le No Man’s Land est lancé et durera 27 ans.
A cet endroit, de nos jours, le mur est encore debout dans son intégralité, le No Man’s Land n’a pas été réaménagé. Bref, un moment très émouvant qui nous a beaucoup marqué…
La visite de ce lieu nous a pris toute la matinée. Nous nous rendons après manger sur l’île aux Musées qui rassemble sur un même site un ensemble exceptionnel de musées et d’autre bâtiments comme la Cathédrale de Berlin. Nous ne sommes pas trop férus de galeries donc nous ne les avons pas visitées mais il en existe deux qui valent le détour : le Pergamon Museum et le Neues Museum. Ils ne sont pas aussi imposants ni aussi grands que le Louvre mais ils recèlent quelques merveilles comme le buste de Néfertiti ou la porte d’Ischtar par exemple.
En fin d’après midi, avant de rentrer, nous allons récupérer nos dossards pour le marathon roller à l’aéroport de Tempelhof, fermé en 2008 et reconverti depuis en immense parc. Le lieu est immense, et le nombre de stands de course à pied / roller est sans fin !
Sur le chemin du retour à la maison, nous croisons la randonnée roller hebdomadaire. Chaque jeudi, un groupe de Berlinois sympathiques proposent une randonnée dans les rues de la ville. Les multiples « Gehen ! Komm, Französisch ! » ont raison de notre fatigue et nous nous rattachons au groupe… Le rythme est « schnell, schnell », nous perdons en route quelques morceaux de poumon mais nous gagnons en retour de multiples sourires, fou rires et explications de la ville. Bref, vous commencez à le savoir, nous adorons la sympathie et la joie de vivre des Allemands…
Mais, bon, à priori, la bière est bon pour le coeur et l’endurance, car au bout de 30 kilomètres, les Berlinois parlent et rient encore alors que nous sommes éreintés… Je me suis promis à ce moment là, de la prescrire à mes patients lors de mes consultations pour les certificats de sport. Le tout remboursé par la sécu, bien entendu. 🙂
Les trois moments fabuleux de cette balade ont été le sprint en roller sur les pistes d’atterrissage de l’aéroport de Tempelhof, la pose photo au Check point Charlie et l’arrivée tous ensemble à la porte de Brandebourg éclairée. Des moments magiques et uniques ! 🙂 🙂 Comme quoi, nous avons eu la preuve ce soir là que le sport se passe de frontières et de générations : jeunes et vieux, issus de pays différents, nous nous sommes tous retrouvés pendant 3 heures ensemble ce soir là dans la bonne humeur.
Mais bon, certains sont morts ce soir là : nos quadriceps, nos adducteurs et j’en passe. 🙂 Nous sommes donc bien contents de pouvoir rentrer à l’appartement.
Jour 3: Charlottenburg et Friedrichshain
Le lendemain matin, on s’éloigne de l’hypercentre pour nous balader dans les jardins du Château de Charlottenburg. Situé à l’Ouest, c’est l’un des plus grands palais de Berlin et il a abrité pendant longtemps les membres de la dynastie Hohenzollern. Il devient le siège de la présidence de l’Allemagne jusqu’en 2006. Depuis, c’est un musée que l’on peut visiter. Nous pouvons aussi nous balader dans l’immense parc, où sont érigés un mausolée et un belvédère.
Juste à côté du palais, se trouve un quartier où l’on peut manger asiatique. Le temps d’un repas, (composé de vraies Pad Thaï), nous sommes transportés en Thaïlande. Bref, un voyage dans un voyage, et tout cela à moindre coût, on commence à se rendre compte qu’il n’y a qu’à Berlin que l’on peut trouver cela.
Après manger, nous nous rendons à l’East Side Gallery, un morceau du mur de Berlin de 1,3 km de long qui sert de support pour une exposition d’œuvres de street art. Certaines fresques sont vraiment émouvantes et symboliques. Hélas, beaucoup sont détériorées par de vulgaires tags. Nous n’avons pas tous la même vision de l’art manifestement…
La plus célèbre fresque est sans conteste le « baiser de la fraternité » (Mein Gott, hilf mir, diese tödliche Liebe zu überleben) réalisée en 1990. Elle représente un baiser entre le dirigeant de l’URSS, Léonid Brejnev, et le dirigeant de la RDA, Erich Honecker. Que d’amour, que d’amour …
En fin de soirée, nous nous rendons à l’Alexanderplatz, la place de Berlin où tout se rejoint, une des places les plus vivante de la ville et celle que nous avons préférée.
On y trouve la Tour de télévision, haute de 368 mètres, c’est le bâtiment le plus haut de la ville. Elle est surmontée de son bulbe (transformé en ballon de football rose durant la coupe du monde de football en 2006), qui possède une terrasse panoramique tournante.
Par chance, nous sommes le 25 septembre, donc jour de l’Oktoberfest. Du coup, c’est parti ! Des centaines de tables sont installées et les chopes de bière d’un litre sont disposées sur toutes les tables. Comme Jon et JB courent demain, nous demandons un demi-litre de bière. On nous regarde d’un air navré l’air de dire : « Les pauvres petits Français, ils ont perdus leur maman, on va plutôt leur donner le biberon… »
Bref, ils n’ont pas de demi, ils veulent nous proposer un petit lait chaud sucré et venir nous border, on préfère s’éloigner avant qu’ils aient l’idée de nous mettre des couches…
Jour 4: D DAY
Le lendemain, l’estomac se tord, les intestins font une vrille, le stress monte, les caractères deviennent plus impatients, bref, c’est le jour J ! Dans quelques heures débute ce pourquoi on est venus à Berlin à la base : le marathon roller. Nous prenons un déjeuner de sportif en fin de matinée : les oeufs et le bacon à 11 heures, c’est très British, encore un voyage dans un voyage ! 🙂 J’entame un petit chant de stade, mais toute seule, cela n’a pas l’effet escompté et je m’arrête vite avant que les garçons aient l’idée de m’enfermer dans les toilettes.
Nous nous rendons à la Porte de Brandebourg, lieu du départ. Des milliers de personnes un peu partout en roller, c’est impressionnant. Moi, je souris, je trouve que tout est génial, j’ai envie de faire des tours de 360 degrés autour de moi pour ne rien perdre du spectacle. Jon et JB sont plutôt silencieux mais je parle pour trois !
La course débute à 15h. Au final, tout se passe bien pour JB et Jon qui finissent respectivement en 1h17 et 1h30. Avec moins de 20 mètres de dénivelé et à l’abri du vent, le marathon de Berlin est l’une des courses les plus rapides du monde !
Après un goûter bien mérité et une dernière balade dans la ville, nous rentrons préparer nos affaires. Le lendemain, 14h de route nous attendent (1344 kilomètres, vingt-huit points info-météo sur le 107.7 et sept « j’ai envie de … » Bref, vous avez compris !)
Les + de ce séjour :
- Partir avec un copain ! Le voyage n’a pas la même saveur que de partir en couple mais nous avons quand même bien ri. Merci JB ! 🙂
- Le marathon en lui même ! Une expérience unique à vivre surtout en tant que coureur ! Jon en est resté marqué et même pour moi, simple spectatrice, c’était un moment fort.
- Certains endroits dans Berlin : l’East Side Gallery, le mémorial de l’holocauste, le mémorial du mur. Nous avons appris toutes ces choses, mais de le voir en vrai et être sur les lieux où l’histoire s’est déroulée, c’est une sensation incroyable et troublante.
- La bonne humeur, la sympathie et la disponibilité des Allemands. Nous avons trouvé qu’il régnait dans cette ville une joie de vivre et des plaisirs simples, ce sont des traits qui nous caractérisent habituellement. Donc, nous nous sommes sentis vraiment à l’aise et à notre place pendant ce City-trip.
Les choses un peu plus « bof » :
- Nous étions venus à la base pour le marathon, donc nous avions très peu de jours (seulement trois) pour visiter Berlin. Du coup, nous avons sillonné la ville avec notre petit lonely planet, mais je reste sur un sentiment d’inachevé. Nous avons fréquenté les lieux hautement touristiques, mais au retour, lorsque je furète sur internet, je trouve pleins d’endroits supers que nous n’avons pas visités. Bref, nous avons pris la décision d’y revenir le plus tôt possible.