Quelques jours de libre se profilent en ce mois de juin, le soleil est au rendez-vous, l’invitation au voyage se crée : c’est parti pour une semaine en road-trip en Ardèche ! Après l’hiver et de multiples réparations et améliorations  apportées à notre van, nous avons hâte de repartir à nouveau. Au programme de cette semaine : des villages médiévaux classés, un peu de charcutaille, mais surtout du sport outdoor et des découvertes de coins reculés à la sauvage ; allez c’est parti !

Les petits villages sympas

Tout d’abord, l’entrée en Ardèche nous met immédiatement dans l’ambiance. Nous arrivons depuis la route du Puy en Velay directement par le chemin des falaises de la Haute Ardèche. La lumière du soir qui éclaire la montagne et les gorges est littéralement un + et faire des photos est un vrai plaisir… A 19h, heure de l’apéro, le petit verre de vin qui va bien dans les gorges à quelques pas du Pont du Diable est vraiment appréciable, bref instant génial !

Nous faisons ensuite un saut par Meyras, petit village de caractère situé dans la montagne à quelques pas de Thueyt. La plupart des villages que nous visitons ont beaucoup de charme. Celui-ci est très petit mais la rue principale est vraiment superbe, et son château surplombe l’Ardèche dans la lumière du soir.

Avant de regagner notre spot pour la deuxième nuit, direction le village d’Aubenas. Ce village date du XII siècle. La place du château est assez pittoresque surtout ce soir-là : Les hommes du village qui prennent l’apéro sous les arbres semblent tout droit sortis d’un vieux film de Marcel Pagnol. Nous nous faisons la réflexion tout de même de l’ambiance de l’époque… La vie devait être un peu grouillante, un peu puante, mais forcément joyeuse… forcément !

Après notre deuxième nuit, nous visitons Lanas. C’est assez étonnant que ce village ne soit pas inscrit dans les villages de caractère ou dans les plus beaux villages de France. C’est l’un des lieux les plus jolis que nous ayons vu de l’Ardèche. Nous avons a-do-rés… Une multitude de petites ruelles d’allure médiévale dans lesquelles on se perd. C’est un endroit très coloré car très fleuri. Il n’y a pas à dire, les habitants de Lanas ont vraiment la main verte. Dès lors, une lumière s’allume dans ma tête, tout s’explique et devient clair : Nous ne sommes pas nés là-bas, d’où notre incapacité à garder une plante verte vivante à la maison…. Très logique, tout compte fait !

Après Lanas, direction Voguë : Un des passages phares lorsqu’on vient en Ardèche. C’est un village plus grand que Lanas qui fait partie des plus beaux villages de France donc qui est forcément plus touristique. Nous avons bien aimé le musée qui retrace l’ensemble des crues de l’Ardèche emportant la moitié du village à chaque fois. Lorsque nous voyons combien de fois le pont de l’Ardèche a été reconstruit, nous nous rendons compte qu’à Lanas, les habitants sont plutôt jardiniers, et qu’à Voguë, ils sont d’avantage dans le bâtiment. La visite est hyper intéressante en tout cas.

Notre deuxième grand coup de cœur est le village de Rochecolombe divisé en deux parties : une partie récente peu intéressante mais surtout une partie en ruine retraçant l’ancien village médiéval construit au XIème siècle. Ce village est encaissé entre une sorte de cirque. La montée est rude jusqu’au sommet mais la vue là-haut est vraiment superbe, et le village médiéval en lui-même est très atypique. Cela reste une randonnée un peu sportive et bizarrement, nous sommes bien les seuls ce matin-là à crapahuter en plein soleil !

En repartant, nous passons par Lagorce. Ce village a été complètement rasé durant l’époque de Richelieu car c’était un haut lieu du protestantisme (« Guerre de religion, lorsque tu nous tiens… »). Les habitations sont donc plus récentes que dans les autres villages que nous visitons. Du fait du nombre de touristes et de l’absence de parking, nous ne nous arrêtons pas mais de visu, le village est très mignon et mérite surement un crochetage. La suite lors de notre prochain passage dans la région…

Nous continuons notre road-trip par un autre village très connu en Ardèche car faisant parti aussi des plus beaux villages de France : Balazuc. Il parait que ce village possède des restes de l’homme de Néandertal venu chasser le bouquetin. Après les jardiniers de Lanas et les bâtisseurs de Voguë, les traqueurs sont de la partie !  La chaleur est torride, et en contrebas, les plages de galets de l’Ardèche sont noires de monde…Quelques cornes de bouquetins manquent vraisemblablement  à l’appel : la présence touristique est omniprésente ce qui rend le village moins typique quand même… Cela reste néanmoins une visite très sympa à commenter et à ne pas manquer.

Nous passons la soirée à Ruoms qui est l’un des points centraux des activités outdoors avec Vallon Pont d’Arc. La ville en elle-même contient un petit centre historique assez mignon mais qui est si petit que nous ne pouvons pas nous y perdre même avec de la volonté 🙂

Le soir, direction Aigueze en passant par la route panoramique des gorges de l’Ardèche. La route des belvédères porte bien son nom, onze points de vue la bordent. Au début, nous nous arrêtons, prenons le soin d’enlever les objets en évidence sur le tableau de bord et bien fermer le van. Au bout du huitième, nous laissons le moteur tourner vu que nous sommes seuls à chaque fois … Nous apprendrons quelques jours plus tard que le sport national en Ardèche est le vol en scooter sur cette portion de route pendant la période touristique … Bref, comme je dis souvent, la persévérance est l’une des qualités indispensables pour réussir dans la vie : nous n’avons rien eu cette fois-ci mais cela ne doit pas être la même chose en plein mois de juillet. En tout cas, les vues sur l’Ardèche sont magnifiques et les belvédères sont très bien aménagés.

Après notre troisième nuit, nous visitons un autre village classé parmi les plus beaux villages de France : Aigueze. De ce lieu, nous retenons le chemin de ronde qui est vraiment sympa et la petite église assez typique. Le village a lui-même été complètement restauré. Nous n’y passons malheureusement pas assez de temps car le canyoning n’attend pas ! 😉

Nous nous baladons deux jours dans la vallée du Chassezac et plusieurs villages méritent le détour. C’est le cas de Garde-Guérin : un petit village assez minuscule qui était un lieu de passage assez connu au Moyen-Age… Le must de la visite est la montée dans la tour qui surplombe le village : des escaliers creusés à même la roche, des passerelles, le tout avec l’écriteau en bas « A vos risques et périls ». Sujets au vertige, s’abstenir, je sais de quoi je parle mais la vue là-haut vaut le coup, vous vous en doutez. Il faut quand même y grimper. Ce qui est assez drôle, c’est de savoir que le village compte seulement une douzaine d’habitants en hiver ce qui est multiplié par cent en été !

Sur le chemin du retour, nous passons devant le barrage du Chassezac qui permet, entre autre, de réguler le niveau de l’Ardèche en juillet et août.

Nous passons par d’autres villages comme Joyeuse ou Rosières qui ne retiennent pas forcément notre attention même si le charme de la région opère toujours lorsque nous passons dans ces lieux.  La région est magnifique, nous sommes tous les deux d’accord sur ce point…

Beaucoup de villages à des kilomètres à la ronde, tellement que l’on s’y perd… Certains retiennent + notre attention, c’est le cas de Labeaume. De part ses ruelles à flanc de colline et ses arbres fleuris (le nom latin nous est inconnu car, comme dit plus haut, nous ne sommes pas jardiniers), ce petit village est hyper mignon, surtout dans sa portion surplombant l’Ardèche. Nous y campons et c’était juste top !

Le dernier village que nous visitons est Vinezac. Ce village est décrit comme étant « entre roche et vigne » et c’est vraiment le cas. Alors que certains villages de la Creuse comptent une vache pour un habitant, ici, c’est 50% de maisons et 50% de vignes ! D’ailleurs, ce qui est assez drôle, c’est le nom donné aux ruelles qui datent de l’époque moyenâgeuse : la « rue noire » qui visuellement ressemble à un coupe-gorge, la « rue du paradis » qui est très fleurie et assez bucolique… C’est un petit village où l’on se perd, où nous ne captons rien, que ce soit au niveau de la géographie des ruelles ou du réseau téléphonique. Un de nos coups de cœur de ce séjour !

Les activités : du pep’s et des sensations fortes !

« J’ai tenté… et  j’ai survécu !  »  C’est la première fois que nous tentons le canyoning ensemble ou la spéléo. Résultat :  pas de fracture, pas de cassure et des souvenirs plein la tête, bref un vrai bonheur. Le kayak est l’activité phare des gorges à conseiller bien sûr en hors saison, lors des moments de moindre affluence.

Le Canyoning des gorges de Chassezac :

« On glisse, on se rattrape ; On a peur, on se rassure ; On évalue, on saute. A la fin, on finit par en rire ! » Voici le résumé de cette demi-journée de canyoning classée sportive pour les amateurs de sensations fortes. Trois heures de pur plaisir où les indécis n’ont décidément pas leur place ! Pour info, nous avons payé 52 euros par personne la demie journée avec Face Sud Vallon Pont d’Arc.

Le kayak dans les gorges.

Nous n’arrivons pas à nous décider entre la partie haute de l’Ardèche classée nature et sauvage et la partie basse dans les gorges classée monumentale. Nous faisons donc les deux sur deux jours. 20 kilomètres de Voguë à Ruoms et 30 kilomètres de Vallon Pont d’Arc à Sauzé. Une activité ludique, sportive et réellement dépaysante, le tout sous un beau soleil ! 33 euros et 40 euros par personne pour deux kayak monoplaces.

La spéléologie des Cordiers

« La spéléologie, c’est l’alpinisme de ceux qui ont le vertige ». Mamma Mia, tout est dit ! Si vous y êtes sujet, assurez-vous de bien être accrochés à vos mousquetons et buvez un petit coup avant ( Les bonnes adresses de coopérative de vin suivent dans le paragraphe suivant ^^ ). Ce parcours spéléo est aussi classé sportif et aventurier (48 euros pour la demi-journée). Entre petits boyaux très tortueux dont l’un se nomme « l’attendrisseur » (ce qui veut tout dire), gouffre de 30 mètres à descendre en rappel et pentes glissantes à 45%, il y a de quoi se faire plaisir même si quelques frayeurs sont au rendez-vous pour ma part.

Les spots en van

Comme chaque vacances en van, lorsque nous partons loin, le premier spot est généralement situé sur la route et non au point d’arrivée. Nous commençons fort avec ce petit spot au bord d’un étang sous un saule pleureur, classé hyper nature ! En même temps, en plein campagne viennoise, nous avons plus de chance de rencontrer des cigales et des vaches qu’un quelconque espoir de réseau… Donc, retour aux sources ! Nous testons ce soir-là nos supers aérations fraîchement installées et peintes qui laissent passer l’air, le bruit des crapauds et les senteurs d’orties, top !

Arrivée à destination, le premier coup de cœur est un petit coin hyper sympa situé au bord de l’Ardèche à proximité du village de Lanas. « Les hommes ont découvert le feu, les femmes ont découvert comment jouer avec ». Un cercle de pierre est déjà érigé à l’endroit où nous nous arrêtons :  nous décidons donc de faire notre premier feu de camp, et j’ai l’impression d’avoir quatre ans. Je ne pensais pas que tout ce que je mettrais dedans brûlerait mais si : Our Fire Is Burning Well ! A l’identique de notre premier spot, des cigales, des grenouilles et des canards… et toujours pas de réseau. Nous nous rendons compte au cours de la semaine que l’Ardèche ressemble en beaucoup de point à la Creuse : no phone, no stress ! Mais en beaucoup plus joli…

Nous dormons lors de notre troisième nuit sur un joli petit spot à Saint Martin d’Ardèche, juste en face des falaises d’Aigueze. C’est un endroit au bord de l’eau limité à deux mètres vraiment très sympa pour dormir mais un conseil, amenez des fleurs à la mairesse car elle ne nous semble très sympa à l’égard des camper van. Nous faisons face pour la première fois aux inconvénients du camping sauvage : une visite des gendarmes le lendemain matin bien sûr sans le café. Tout ceci est dû à un coup de fil  de la mairesse. Même si aucun arrêté préfectoral n’interdit de camper sur ce parking, nous ne faisons pas les fortes têtes et nous partons vite.

Nous dormons l’avant dernière nuit vers le petit village de Labeaume. Ce petit village vaut le détour. Il est situé, à l’instar de beaucoup d’autres au bord de l’Ardèche et est lui aussi entièrement restauré. C’est avec notre dernier spot de ces vacances et le spot de Lanas, l’un des meilleurs que nous trouvons. Au fond d’un petit parking, au calme, un petit sentier nous conduit au bord de la rivière. Prendre l’apéro face aux falaises donne un air de vacances et l’envie d’y rester des heures.

Le dernier spot mérite les félicitations de Park4Night. Le coin nous est d’ailleurs été conseillé par une nana du coin. Il est situé à Berjac et Casteljau, au bord du Chassezac. Tout comme à Lanas, un cercle de pierre est déjà agencé. Nous y faisons notre deuxième feu de camp. Jon m’apprend à ce moment là l’agencement des brindilles, des bûches et du papier pour que le feu prenne au mieux, de vrais pyromanes !

Sur la route du retour, une once de culpabilité nous secoue : nous avons trop bu de vin durant ce séjour, nous nous sommes trop amusés et dépensé trop d’argent. Besoin d’un retour à des choses simples : nous décidons donc de dormir à coté de la chapelle Saint Augustin en plein milieu des bois perdus dans le parc national de la Brenne. Un lieu bien sûr complètement perdu dans les bois qui a son charme tout de même !

La gastronomie (eh oui, cela compte aussi !)

Le vin, le vin, le vin ! C’est à Ruoms que se trouve la plus grande coopérative vinicole de l’Ardèche : les Vignerons Ardéchois ! Une sorte de caverne d’Ali baba où le gérant nous fait goûter plein de vins différents en plein milieu de matinée, trente minutes avant de reprendre le chemin du retour. Merci le bon vin, et nous croisons les doigts pour ne pas rencontrer la gendarmerie une nouvelle fois !

Au passage, nous avons fait la connaissance d’un vignerons du coin, tout simplement génial : L’homme à tête de vin !

Bon d’accord, le saucisson n’est pas non plus en reste. On nous a conseillé la charcuterie Puzzi à Lanarce qui décline le saucisson en de multiples saveurs allant de châtaigne au roquefort (spécial quand même)

Le fromage de chèvre que l’on appelle le Picodon, vraiment très bon même si nous resterons fidèles à notre comté 36 mois au décours.

Les caillettes ! Un Ardèchois averti nous a conseillé de ne pas chercher à connaitre leur composition… Sage décision, parait-il. Ce que nous savons, c’est que les caillettes sont composées de blettes ou d’épinards et de porc (mais quelle partie du porc ? mystère) 

Last but not least

Je sais changer une roue de voiture ! En redescendant des gorges de Chassezac, nous avons la désagréable surprise de récupérer une grosse vis dans notre pneu arrière. S’en suit la mise en place du pneu de secours et direction le garage. Du coup, le maniement du cric et le déboulonnage / reboulonnage n’a plus de secret pour moi. Une fille garagiste, c’est trop sexy !

Une super rencontre d’un couple voyageant dans un T3 de 1982. Heureusement que Jon est lucide et bien présent, car nous aurons changé le T5 pour un vieux T3 identique à celui rencontré avant qu’il n’ait eu le temps de dire ouf. Sur un malentendu, tout peut s’entendre…

Bref, on ne peut que vous conseiller l’Ardèche, mais surtout pas pendant les périodes de vacances scolaires ! Nous y étions juste avant le gros rush de juillet, et c’était parfait !!