Le tour de l’Irlande en van
Et si nous prenions le temps ? Le temps de vous raconter l’Irlande, que nous avons découvert durant presque trois semaines avec notre van de la mi juin à début juillet. Nous en avons apprécié les paysages changeants, si verts et aussi son temps pourtant capricieux. 😄 L’Irlande est un pays attachant, constitué de toutes ces petites choses qui, mises au bout l’une de l’autre, feront de ce voyage une belle parenthèse et une joyeuse immersion dans une nature brute et essentielle.
Cet article suit notre parcours et nos impressions, une belle boucle, débutant du sud de l’île, puis poursuivant vers la côte Ouest, le long de la mythique Wild Atlantic Way et, après un (trop) bref passage en Irlande du Nord, se terminant à la capitale, Dublin.
Notre itinéraire
- En route pour l’Irlande via le Ferry
- Jour 1 : Kilkenny et Rock of Cashel
- Jour 2 et Jour 3 : Le comté de Cork
- Jour 4 : La péninsule de Beara et le début du Kerry
- Jour 5 : La fin du Kerry et le début de la péninsule de Dingle
- Jour 6 : La Péninsule de Dingle sous la pluie
- Jour 7 : Le comté de Clare : la côte Ouest et le Burren
- Jour 8 : Le comté de Clare : les îles d’Aran (Inishmore)
- Jour 9 et 10 : Le Connemara
- Jour 11 : Les comtés de Mayo et de Sligo
- Jour 12 et 13 : Le Donegal et le début de l’Irlande du Nord
- Jour 14 : La côte d’Antrim en Irlande du Nord
- Jour 15 : Le Parc National des Montagnes de Wicklow et Dublin
En route pour l’Irlande
De nombreux ferries permettent de rallier l’île au continent européen. Nous avons opté pour la compagnie Irish Ferry partant de Cherbourg. La traversée fonctionne de fin mars à début novembre. Elle propose deux trajets par semaine et reste moins onéreuse que ses homologues comme Brittany Ferries par exemple.
Nous arrivons en Normandie, et Cherbourg se dessine, ville portuaire, goudronnée, moche… Visible de loin, le terminal ferry est impressionnant. Contrôle des passeports, placement en file indienne de centaine et centaine de voiture, l’organisation semble très rodée, pas de place pour l’improvisation 😄
Revoir la mer… C’est un moment toujours unique pour nous. Aujourd’hui, elle est calme, alors qu’elle a pu nous paraître si débridée parfois (clin d’œil sri lankais😜). La mer d’Irlande est ce bras de mer que nous allons traverser, minuscule sur la carte mais durant 15 heures de ferry tout de même.
Le bateau est un vrai labyrinthe avec son dédale de couloirs, de coursives, de ponts et de lounges. On ne peut compter que sur la couleur des ponts et la gentillesse de l’équipe de bord pour se repérer. Heureusement, nous avons réservé une cabine. C’était cela ou passer toute la nuit sur les fauteuils du salon en libre passage.
Jour 1 : Kilkenny et Rock of Cashel
L’arrivée à Dublin se fait sans encombre. Nous décidons, comme souvent au début de nos voyages, de laisser de côté l’effervescence urbaine pour partir en direction de la campagne, de la mer, bref de ce que l’Irlande a à nous offrir. Nous partons donc en direction de Cork que nous dépassons sans nous arrêter. Notre premier arrêt sera Kilkenny.
Nous visitons aussi les extérieurs de la cathédrale Saint Canice, elle aussi médiévale, située en plein cœur de la ville. Pour ce qui est de la vieille ville, nous sommes un peu déçus, il n’y a qu’une seule ruelle assez photogénique.
Nous faisons une brève halte au Rock of Cashel, la plus vieille forteresse de l’Irlande. Surplombant la vallée, elle est impressionnante vue de loin. Nous sommes malheureusement arrivés trop tard pour pouvoir la visiter, mais si vous pouvez, visitez la. A ce qu’il parait, elle vaut le détour.
Nous dormons dans les environs de Kinsale. C’est notre première nuit en van avec, comme toile de fond, la mer, le roulis des vagues et un banc, avec une inscription « This is real life« . Nous sommes donc bien en accord avec le moment présent 😆 Qu’il est bon d’être en vacances !
Jour 2 : Le comté de Cork : de Kinsale à Mizen Head
Kinsale
Point de départ de la Wild Atlantic Way, c’est un petit port de pêcheur, réputé le plus mignon d’Irlande. Nous arrivons un mercredi, jour de marché des producteurs locaux. Il n’est pas facile de se garer. Kinsale, c’est la couleur, le flashy, comme une toile fraichement peinte ! C’est le type de lieu qui instille la bonne humeur, qui chasse la grisaille et la nostalgie.
Aujourd’hui est un jour spécial, jour de marché ! Bercés par les « how are you » de la marchande de salade, la musique pop entonnée par la guitariste, les sourires, les rires, l’ambiance est à l’insouciance !
Dans les alentours de Kinsale, s’élève la Old Head of Kinsale, les falaises du Sud. Ce petit bout d’Irlande marque le début de notre voyage, elles sont peu touristiques et vraiment sympas à regarder. Par contre, en pratique, la pointe est privatisée par un golf, vous ne pourrez donc pas la visiter en totalité.
Timoleague Abbey
Sur la route, au fond d’un loch, Timoleague Abbey se dresse et offre un beau spectacle de l’Irlande médiévale. L’instant est photogénique, capturé par l’appareil de Jon, les champs, puis le monument. L’entrée est gratuite.
Malgré tout, le temps est maussade. Nous poussons la porte d’un pub en plein milieu d’après midi : instant cocooning, oreillers et fauteuils vieille dentelle, jeux de carte poussiéreux, café bien chaud… Bref, l’ambiance irlandaise habite ces lieux.
Le cercle de pierre de Dromberg se dessine, reliquat de la religion celtique. L’un des seuls en Irlande, érigé par des hommes préhistoriques à l’âge de bronze en guise de rites funéraires.
La route entre Timoleague et Skibbereen est très photogénique : que ce soit la R 597, R 596 ou la R 595, le goudron défile, en bord de mer, avec des lacets à n’en plus finir… C’est le premier visage que l’Irlande dévoile : marin, venteux mais assez clair, avec un beau ciel bleu. Le séjour est prometteur.
Lough Hyne
Le Lough Hyne est un lac d’eau salée dont son contenu rejoint l’Océan. C’est la première réserve maritime d’Irlande. Certains peuvent s’y baigner mais nous ne nous y sommes pas risqués ^^
Jour 3 : Le Comté de Cork de Mizen Head à Trafracks
Mizen Head
Nous visitons Mizen Head le matin. C’est l’un des sites incontournables de la région. Il s’agit d’une presqu’île dont la particularité est d’abriter un phare accessible uniquement par un pont suspendu…
Situé non loin de Mizen Head, Dunlough Castle se dresse, ensemble photogénique de ruines surplombant l’océan. Il est entouré de belles falaises et accessible uniquement par des petites routes étroites.
Nous continuons la Wild Atlantic Way et quittons le comté de Cork pour rallier celui du Kerry. Nous nous arrêtons dans les alentours de Trafrask pour bivouaquer.
Jour 4 : La péninsule de Beara et le début du Kerry
La péninsule de Beara est le passage obligé entre le comté de Cork (dont elle appartient) et le comté du Kerry. Elle est le lieu où serpente le Healy Pass, incontournable pour nous.
Healy Pass
Dès la sortie de Trafrask, nous débutons par une petite route de montagne, le Healy pass, une route panoramique débutant dans le comté de Cork et se terminant dans le Kerry. Nous avalons les kilomètres seuls dans ce paysage isolé, vert et pierreux. Une belle parenthèse d’une dizaine de kilomètre !
Allihies
Allihies est un petit village coloré, situé dans la péninsule de Beara. C’est l’un des villages les plus sympathiques de Cork, situé sur une montagne quasiment en face de l’océan. Ici, les maisons sont multicolores, et vives. Elles accrochent bien l’objectif de l’appareil photo.
Le début du Comté du Kerry
Le comté du Kerry est un endroit très connu en Irlande et c’est l’un des lieux, selon nous, où il y a le plus de visites à faire, et les plus belles routes. Que ce soit le Ring Of Kerry ou le parc national de Killarney, le comté du Kerry offre un fameux package de montagnes, routes sinueuses et beaux panoramas sur l’Atlantique.
Nous commençons l’Anneau du Kerry (Ring Of Kerry) dans l’après midi. Il s’agit d’un circuit d’environ 180 kilomètres le long de falaises, des montagnes et de l’Océan. Classé parmi les plus belles routes irlandaise, c’est un passage obligé du séjour.
Gap of Dunloe
Nous passons par le gap of Dunloe.
Ballaghbeama Gap et Ballagisheen Pass
Ballaghbeama Gap est moins connu que le Gap of Dunloe, mais il est aussi sympa à parcourir voir même plus, car il reste très peu emprunté. Il coupe l’anneau du Kerry du Sud au Nord. Nous le parcourons dans les deux sens. Routes assez étroites, une multitude de moutons, un réseau inexistant, nous sommes dans l’Irlande profonde, l’Irlande du passé. Un très bon moment, au début de cette route circulaire dans le Kerry
Nous bivouaquons à mi chemin de l’Anneau, à proximité de Bunavalla, dans la baie de Derrynane. L’un des meilleurs spots de notre séjour. Cet endroit se situe le long de la route entre Caherdaniel et le col de Coomakista, une magnifique route longeant une côte soupoudrée d’îlots, comme les Summers Islands écossaises.
Jour 5 : La fin du Kerry et le début de la péninsule de Dingle
L’anneau de Kerry emprunte la N70, la N71 et la N72. C’est un passage incontournable, bien sûr mais aussi très touristique. Nous vous conseillons de prendre votre temps pour le parcourir, afin d’avoir les belles couleurs qui permettront de l’apprécier pleinement.
Le Skelling Ring
Skellig ring est une route côtière le long de l’Atlantique, une extension de l’Anneau de Kerry, d’une vingtaine de kilomètre. Sa particularité est qu’elle est trèèèès étroite. D’ailleurs, lors de notre passage, un bus s’y engage, et bloque la route pendant un sacré bout de temps. Elle vaut le détour de par les panoramas qu’elle offre sur l’Océan. Son nom vient des îles en arrière plan, les îles Skellig ayant servi de lieux de tournages à la Saga Star Wars et dont l’une, Skellig Michael est inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco. Bien sûr, ces îles se visitent bien qu’il faille réserver en avance. Nous ne le faisons pas.
Nous sommes en plein Gaeltacht, comprenez le fin fond de l’Irlande profonde. Les pancartes sont en anglais et gaélique.
Les falaises du Kerry
Moins impressionnantes que celles de Moher mais beaucoup beaucoup moins fréquentées, les falaises du Kerry sont visibles peu après l’anneau de Skellig à Portmagee dans la péninsule d’Iveragh. Le droit d’entrée est de 4 euros, il parait que l’on peut y observer des macareux.
Ballycarbery Castle
Nous continuons l’anneau du Kerry en passant par Cahersiveen, le long des montagnes d’Iveragh. Nous ne nous y arrêtons pas, sauf pour faire une belle photo du château de Ballycarbery, ruines datant du 16e siècle, au bord de l’eau. Hyper photogénique au drône !
Le parc national de Killarney
Killarney se situe au carrefour entre le Kerry et la Péninsule de Dingle. La ville en elle même n’est pas si intéressante mais les environs, le parc, le château de Ross et les multiples points de vue alentours valent le détour. Nous arrivons au château le soir. Les nuages sont bas, la pénombre arrive accompagnée de brume sur le Lough Leane en contrebas. Il y a dans ces lieux une aura quasi mystique, la même rencontrée si souvent en Irlande.
Avant de commencer la Péninsule de Dingle, le lendemain matin, nous campons au bord de l’eau à proximité de Castlemaine Harbour, une réserve naturelle maritime classée en Irlande.
Jour 6 : La Péninsule de Dingle… sous la pluie.
La péninsule de Dingle est réputée être un petit paradis irlandais. Quelque soit le temps, les paysages sont riches en découvertes, en couleurs et en textures. Nous avons hâte de voir cela. Bon, nous commençons à parcourir cette péninsule sous la pluie, on croise les doigts pour que la réputation soit à la hauteur de sa réalité. 🙂
Connor Pass
Connor Pass, dès notre lever, c’est ce par quoi nous commençons. Pour les adeptes de routes avec de jolies vues, c’est un passage à ne pas manquer. Une petite route goudronnée, très étroite, avec des singles pass, serpentant entre deux montagnes et menant au mont Connor. Elle est réputée être le paradis des cyclistes. D’ailleurs, on assiste à l’ascension de certains. Le vent souffle fort là haut mais les vues sont magnifiques sur la lande irlandaise et les différents lacs en contrebas.
Slea Head Drive
Nous continuons par Slea Head Drive, la « route du bout du monde ». Il s’agit aussi d’une des plus belles routes d’Irlande, 20 kms de falaises et de routes étroites avec des vues plongeantes sur la mer et les champs de moutons. Cette route peut se faire en vélo… avec de bons dénivelés.
Le petit village de Dingle
Un coup de cœur pour ce joli petit port et ses joyeuses maisons. Ici, la bonne humeur est palpable et le centre est dynamique. L’ambiance est typiquement irlandaise, les bars et les pubs sont légions et très actifs. La bonne humeur est garantie !
Comme à l’extrémité de la Skellig ring, la Péninsule de Dingle est un gaechtat, l’un des derniers persistants en Irlande. Le gaélique y est prédominant surtout au fin fond de la Slea Head Drive
Les falaises de Dunmore
Dunmore Kliff est le lieu de tournage du dernier Star Wars et un beau lieu photogénique pour avoir une vue sur les îles Blaskets. Nous sommes un peu déçus à notre passage : le temps est bouché, et les îles invisibles ! Mais le lieu est connu.
L’embarcadère de Dunquin à Dún Chaoin
Cet embarcadère est le petit port menant aux îles Blasket. Nous n’y arrivons que le soir mais le mieux, je pense, serait de voir l’arrivée des bateaux en provenance des îles. Les moutons sortiront du bateau dans un dédale d’animaux le long de la montée tortueuse, cela doit être très sympa à voir. Même sans moutons, la vue est très esthétique.
Si vous passez plus de deux jours sur la péninsule de Dingle, nous vous conseillons de faire une randonnée sur ces îles, ou de faire l’ascension du Mont Brandon. Nous n’avons malheureusement pas eu le temps de tout faire.
Jour 7 : Le comté de Clare
Le comté de Clare n’est souvent qu’un passage, entre la Péninsule de Dingle et le Connemara. Pour nous, cela restera un souvenir, en particulier notre bivouac ce soir dans le Burren. Terre assez isolée, le comté présente de multiples visages, changeants en quelques kilomètres. Nous vous conseillons vraiment de ne pas louper cet endroit.
La côte Ouest du comté de Clare
Loop Head
Loop Head, c’est la pointe de la Péninsule, sauvage, le long de la route côtière, très peu foulée par les touristes. Les plaines changent, deviennent des vallons et se terminent à l’extrémité de la terre, par des falaises, moins hautes que celles de Moher mais plus typiques, plus belles et moins fréquentées. Un coup de cœur !
Au bout de la péninsule, nous poursuivons notre trajet par le Nord. Le relief devient de plus en plus plat. Les plages se dessinent, de longues plages, parsemées de dunes, battues par les vents.
Les falaises de Moher
Nous arrivons aux falaises de Moher, vraiment beaucoup plus touristiques que les falaises de la péninsule que nous venons de traverser. L’accès aux falaises elle-même est gratuit pour les marcheurs mais le parking est obligatoire pour les voitures et payant. Ces falaises sont prises d’assaut par les touristes car elles sont quand même réputées impressionnantes. Certains y viennent en dehors des horaires d’ouverture, mais la nuit tombée, on n’y voit pas grand-chose .
La fin du Loop Head : Le pont de Ross et ses environs
Nous passons une matinée à cet endroit, une belle matinée ensoleillée, où nous faisons une multitude de photos . Les environs du pont de Ross sont très photogéniques. Lorsque nous y allons, l’endroit est quasiment désert. Succession de petites buttes herbeuses et leurs plateaux rocheux en contrebas plongeant dans la mer de couleur turquoise. Nous aimons vraiment l’endroit.
Nous quittons la péninsule pour nous rendre un peu plus au nord en direction du Connemara. Terminé les plaines herbeuses, les moutons dans les prairies, l’Irlande verte. Nous rentrons dans la région du Burren, terre plus sombre, plus dure mais néanmoins aussi photogénique.
Le Burren
Le Burren , pour nous, reste un véritable coup de cœur. Il s’agit d’un espace désertique situé au nord du comté où la roche est omniprésente. Les paysages qu’on y trouve sont assez uniques et nous rappelle les calderas d’Islande.
Jour 8 : Les îles d’Aran, Inishmore
Les îles d’Aran sont les derniers vestiges typiques d’une Irlande profonde. Ici, le gaélique est communément parlé. Moins actuellement du fait du développement touristique important, les îles d’Aran ont été foulées et habitées pendant des siècles au dépit des conditions climatiques extrêmes. Ces hommes et ces femmes courageux ont développé ces terres, mettant en place des stratagèmes ingénieux en utilisant seulement la roche , le calcaire, le sable…
Quelques informations pratiques
Inishmore est la plus grande des îles d’Aran. Pour s’y rendre, le départ se fait soit de Rossaveal soit de Doolin (3 compagnies avec un tarif d’environ 25 euros par personne et un forfait parking journalier de 4 €.) La traversée dure 1h30 et passe par Inisheer, une petite île contenant un bateau épave
Il y a un SPAR et un ATM sur l’île. Il y a aussi des tours en mini-bus (15€ / pers. les 3 heures), un peu plus adaptés au moins sportifs mais permettant moins de liberté et d’autonomie.
Nous visitons l’île en vélo ce qui est le meilleur moyen d’en découvrir tous les centres d’intérêt.
La piscine naturelle de Wormhole
Ce site n’est pas forcément bien fléché, nous vous conseillons donc de vous aider de Maps. Après avoir déposé les vélos sur un petit parking bondé, une randonnée d’environ 20 min à pied permet d’atteindre la piscine, il faut pour cela s’aider des dessins sommaires tracés à la peinture rouge.
Cette piscine est totalement naturelle, elle a vu le jour suite à un effondrement de blocs de calcaire et l’infiltration de l’eau douce. L’eau est froide, mais il existe des compétitions de plongeon ici !
Les autres sites d’Inishmore qui nous ont marqués
Tempall Breachain, communément appelé le site des « 7 églises », avec son cimetière orné de croix celtiques est dans la majeure partie en ruines mais l’ensemble reste très photogénique.
Dun Aengus est un fort très ancien ouvert sur d’impressionnantes falaises ! C’est le fort préhistorique le plus important des îles d’Aran. A son sommet, des falaises de rochers karstiques tombent à pic. Il n’y a pas de barrières…
Jour 9 : Le début du Connemara
Le Connemara est assurément une contrée différente. Terre des lacs (loughs), des landes et des moutons à tête noire. Ici, l’eau coule et n’est jamais loin et cette eau n’est pas salée ! Le granit des habitations, la tourbe, les arbres déformés par les vents. Nous quittons la mer pour l’intérieur des terres, brumeuses, silencieuses, comme figées…
Galway et ses environs
Galway, c’est la porte d’entrée du Connemara. Nous ne nous arrêtons pas dans la ville mais elle a la réputation d’être très accueillante avec ses restos et ses nombreux pubs. Galway bouge ! ce qui constitue un vrai paradoxe avec le reste du comté qui ressemble plus à une terre hostile battue par les vents.
De Galway à Cliffden par la côte
Nous commençons la découverte du Connemara en empruntant la route côtière menant au château de Cliffden. Nous passons par des endroits magnifiques, Cashel, Roundstone, pour ne citer qu’eux. Du dynamisme de Galway, nous changeons de décor en passant dans les collines vertes, couvertes de bruyère sauvage, avec en toile de fond, les montagnes du centre du comté, les Twelves Bens.
La journée se termine sur la R 341, petite route côtière longeant l’océan, passant par des bourgades isolées et des lacs perdus dans la lande. Parcourir cet endroit en fin de journée donne des couleurs incroyables.
Le Château de Cliffden
L’arrivée au château de Cliffden sonne la fin de cette journée. L’humeur est joyeuse car la lande tout autour est bien colorée : du vert, le bleu de la mer et ce château en ruine recouvert de lierre décidément très séduisant.
La Sky Road
Les lumières sont magnifiques ce soir et les alentours étant décidément très photogéniques, nous décidons de poursuivre un peu plus à l’ouest le long de la Sky Road. D’ailleurs, il y a deux routes panoramiques à emprunter : la Sky Road en tant que telle et, un peu plus au sud, la Lower Sky Road, tout aussi jolie. Les 2 routes se rejoignent en une boucle qui reste l’un de nos coups de cœur du voyage.
Jour 10 : La suite du Connemara
Nous continuons en direction du Nord et de l’Est, vers Leenane. Le coin n’est pas encore trop foulé par les touristes, nous sommes seuls. Nous nous arrêtons sur une jolie petite plage à Cleegan à marée basse.
Puis direction Omey Islande, le van s’engage, seuls les panneaux tracent un chemin sûr sur un sable dur ce qui nous empêchera l’enlisement. Nous croisons des chevaux sur cette plage. Le spectacle du cavalier et de sa monture galopant dans la mer entourés de ce joli paysage nous reste en mémoire longtemps.
Puis nous changeons là encore de décor. Nous quittons la mer pour nous enfoncer dans les terres. Le Connemara prend toute sa signification. La tourbe, les niches à mouton, les routes étroites, les lacs de petites montagnes, l’endroit est dépeuplé, comme perdu…
Dans cette atmosphère, nous découvrons au détour d’un virage le lac Nafooey. Les alentours du lac sont une véritable éponge, un fromage aux mille trous où poser le pied revient irrémédiablement à prendre le risque de barboter dans un semblant de vase. 🙂
La randonnée du mont Gable
Avant de quitter le Connemara, nous profitons d’un beau temps ensoleillé pour faire la randonnée sur le mont Gable. Cette balade est une vraie perle car elle permet d’avoir de beaux points de vue sur le Lough Corrib. Il est tellement étendu, tellement vaste que l’on dirait la mer, soupoudrée d’îlots verts. Ce panorama nous fait penser aux Summer Islands écossais.
Aux alentours du Lough Colinn s’étend le Connemara sauvage, dans toute sa singularité. Murets de granit, temps venteux, ambiance mystique…
Jour 11 : Les comtés de Mayo et de Sligo
Nous continuons en direction du comté de Mayo. Bientôt, la République d’Irlande fera place à l’Irlande du Nord. La route côtière se poursuit en direction de Westport, tout d’abord dans la vallée, puis sur les plateaux recouverts de bruyères sauvages. Les paysages sont moins marquants que le Connemara ou le Burren, moins cassants, moins hostiles…
La randonnée du Croagh Patrick
La randonnée de Saint-Patrick reste très connu chez les catholiques: c’est un lieu de pèlerinage depuis des siècles. Ce n’est pas dans ce but que nous la faisons, mais surtout parce que 15 jours en Van sans véritablement bouger nous donne l’envie de marcher et de laisser un peu de côté le véhicule.
La randonnée fait 2h30 aller-retour avec 750 M de dénivelé. Il n’y a pas forcément de passages techniques mais parfois le sol est rocailleux et il faut tout de même une bonne condition physique pour arriver au sommet. De là-haut, l’église de Saint-Patrick et sa tombe se dessinent, la vue est superbe sur toute la région et sur les îles Toremore.
Nous choisissons de ne pas faire le même trajet au retour et nous descendons directement vers la mer à travers la bruyère. Moment parfois délicat car la mousse est par endroit un peu humide. Mais nous sommes seuls et au final, c’est une bonne idée !
Nous ne nous attardons pas dans ces deux comtés. Westport est réputée être la meilleure ville irlandaise pour vivre, le petit port de Newport est aussi assez plaisant. Nous aurions bien voulu avoir un peu de temps pour relier les Achill Islands qui, à ce qu’il paraît, recèlent de nombreux coins encore déserts, avec des randonnées assez chouettes. Mais l’Irlande du Nord nous attend et nous prenons donc la direction du Donegal.
Jour 12 : L’ouest du Donegal
Aujourd’hui, c’est road trip et surtout beaucoup de route… Le Donegal est peu connu des touristes qui stoppent leur ascension vers le Nord au Connemara, mais à tord.
Slieve League
Les falaises de Slieve sont notre premier arrêt. Moins connues que celles de Moher mais plus hautes, elles se situent à la pointe ouest du comté de Donegal le long de la R 263.
Pour bien les apprécier, le mieux est de rejoindre le Slieve Kliff Point of View le long du One’s man path. Après 1,5 km de randonnée, les falaises se dressent, couleurs polychromes. Les dauphins sont en contrebas, le chemin de retour au-dessus. Attention, le sentier peut être dangereux dès qu’il y a du vent mais aussi pour les personnes sujettes au vertige. Cependant, tout cela vaut vraiment le détour, l’endroit est magnifique !
Nous continuons la route de l’Atlantique, qui a beaucoup de cachet dans cette partie du pays. Entre les petits ports de pêche, les falaises découpées et parfois cette route qui s’enfonce dans les terres, se rétrécissant au fil des kilomètres, nous passons un très bon moment.
Nous avons particulièrement un coup de cœur pour An Marchaire, au nord-ouest du comté, un couloir étroit, très photogénique, qui rassemble en quelques kilomètres un condensé de l’Irlande : les montagnes, les lacs, la mer et ses falaises, sans oublier les moutons.
Ce soir, nous bivouaquons de manière un peu particulière en garant le Van sur une large étendue de sable en bord de mer en compagnie de 4 irlandais. La lumière déclinante donne des vues au drone absolument sublimes. La mer est à marée basse, monte pendant notre sommeil, et à notre lever, à 4h du matin, elle est au bord des roues. Heureusement, nous avons bien calculé notre coup avant d’aller nous coucher .
Jour 12 : Le nord du Donegal et la péninsule d’Inishoven
Nous n’irons pas dans le parc national de Glenveagh : on nous l’a décrit à tort comme étant déboisé et ayant perdu de son authenticité. Nous prenons là encore la direction du Nord et pénétrons dans la péninsule d’Inishowen. Cet endroit, peu touristique mais à tort, comme le Donegal, signe la sortie de l’Irlande du Sud.
Notre premier arrêt est l’impressionnant fort préhistorique de Grianan Ailigh dans les environs de Burt. Juché sur une butte battue par les vents, il domine la vallée du Donegal.
Nous faisons le tour de la péninsule. Certains coins, comme Malin Head, valent le détour. Nous nous trouvons au point le plus au nord de l’Irlande. Je me souviens avoir eu un vent à décorner les bœufs à cet endroit et un air de bout du monde.
Enfin, nous quittons la péninsule par la route montagneuse de Mamore Gap. Celle-ci n’est pas marquée dans les guides touristiques, elle fait pourtant partie de la Wild Atlantic Way, et nous la découvrons par hasard. Il s’agit d’une alternative à la route côtière R238.
Les belles vues se succèdent le long de ce chemin délié et étroit, évoluant dans un paysage inhabité, et le panorama au sommet est incroyable sur l’océan et sur les Urris Hills.
Nous quittons l’Irlande du Sud, et avec elle, l’impression de quitter la couleur, et les terres inhabitées.
L’Irlande du Nord
Bizarre, cette contrée : partie septentrionale d’une île, coupée de sa voisine, et sans gouvernement en plus… Finis les euros, bienvenue aux livres sterling, aux pounds et aux miles. Nous avons hâte de découvrir cette région, d’en apprécier ses différences et son caractère assurément plus « british ».
Difficile de croire en pénétrant dans cette région que les « cessez le feu » datent que d’il y a vingt ans. « Sunday, Bloody Sunday » appartient maintenant au passé. De nos jours, la frontière n’est matérialisée par aucun panneau. L’Irlande du Nord est maintenant joyeuse et pacifiste et Belfast sa capitale en est le miroir.
La Chaussée des Géants
La Chaussée des Géants reste vraiment un endroit à visiter. D’ailleurs, il est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Le parking est payant sauf en dehors des heures d’ouverture. Heureusement pour nous, nous arrivons dans la lumière du soir et nous profitons bien de ce moment.
Nous vous conseillons de faire la randonnée dessinant une boucle, commençant en bas des falaises le long de la Chaussée des Géants puis ensuite serpentant le long des falaises avec des vues magnifiques sur « l’orgue » entre autre. La Chaussée des Géants est constituée de terres basaltiques, datant d’un milliers d’années, de forme hexagonale le plus souvent.
Demain, nous poursuivrons la route A2 le long de la côte d’Antrim. Ce soir, nous bivouaquons sur les hauteurs de Dunserevick Carrick, château en ruine très photogénique, juché sur les falaises battues par les vents. La visite de ce château ne nous est pas conseillée
Jour 14 : La côte d’Antrim en Irlande du Nord
Nous continuons le long de la côte d’Antrim dont Ballycastle est la porte d’entrée. Les Glens Of Antrim, comme on les appelle, ont largement contribué aux lieux de tournage de Game of Thrones. Nous ne comptons pas les visiter de manière spécifique, mais si jamais vous êtes fan, vous pourrez voir Winterfell, the Wall, et les paysages naturels spectaculaires de Westeros.
Carrick-a-rede
Situé au nord de l’A2, ce petit pont de corde a été construit par les pêcheurs de saumon depuis le milieu des années 1700. Nous ne l’avons pas traversé car, comme toute attraction touristique, il y a de l’attente Et de plus, son franchissement est payant, environ 8 £. Nous nous contentons donc d’essayer de prendre une photo sans personne dessus, check !
Fair Head
La balade le long de l’A2 se poursuit. La vallée de l’Antrim est vraiment très verte, magnifique. Nous la traversons en vitesse escargot car il y a lieu de s’arrêter très souvent comme par exemple à Fair Head où nous décidons de faire la randonnée jusqu’au joli point de vue sur Murlough Bay.
Nous terminons enfin cette jolie vallée par le passage par Torr Head, donnant là aussi de jolis panoramas mais ici sur l’Ecosse.
Jour 15 : Le Parc National des Montagnes de Wicklow et Dublin
Nous quittons l’Irlande du Nord sans nous arrêter à Belfast, car avant de visiter Dublin, nous préférons un ultime petit saut dans la nature, les montagnes de Wicklow. Situées à une heure de la capitale, ces plaines se révèlent être un superbe écrin de nature. On imagine sans peine les Dublinois y aller pendant le week-end.
Ce parc tout en relief recèle un certain nombre de lacs (comme les Glendalough Upper et Lower Lakes), des rivières et de jolies vallées … Nous avons fait une jolie randonnée en découvrant le Lough Tay.
La route 756
Ce couloir en lacet parcourt les montagnes de Wicklow. C’est l’un des plus beaux d’Irlande. La route longe le Miner Walk, un sentier de randonnée.
Le Lough Tay est le lac le plus important de la région. Il est entouré de montagnes, ce qui est en fait un beau tableau. Il appartient en partie à la famille Guiness, d’où est issue la célèbre bière écossaise. Il a servi aussi de décor de cinéma à Vikings. Eh oui, le Lough Tay est Kattegat dans la série.
Nous faisons la célèbre randonnée le contournant, la Wicklow Way.
Dublin
Étape ultime de notre voyage et pas des moindres, Dublin est souvent visitée en premier par tout touriste venant en Irlande. Pour nous, ce sera la fin du voyage, le retour à l’animation, à la civilisation et au goudron. La ville est sympa, à taille humaine et très joviale. Nous y restons une journée avant de reprendre le ferry. Bien sûr, durant ce temps assez furtif, nous ne pouvons pas en visiter tous les monuments.
Nous nous concentrons donc que sur certains, le quartier du Temple Bar et sa fresque murale, le Trinity Collège, la cathédrale Saint-Patrick, et la brasserie Guinness.
Le quartier du Temple Bar
Ce quartier est connu comme étant le plus dynamique de Dublin. Nous y allons le soir, boire une bière dans un pub avec une ambiance du tonnerre. Le Temple Bar reste assez cher, nous le voyons que de l’extérieur. Mais les alentours ne sont pas en reste et nous vous conseillons vraiment d’y aller.
Jour 16 : Dublin
Trinity collège
Alors là, c’était plutôt moi qui voulais le visiter. Cependant , après réflexion, nous n’en visitons pas l’intérieur en particulier le célèbre Book of Kells, qui est le plus précieux livre d’Irlande. C’est amusant de voir que la plupart des touristes viennent au Trinity collège uniquement pour ce livre et que nous évitons cette partie. Les extérieurs du Trinity collège restent tout de même une belle architecture
La cathédrale Saint-Patrick
Il s’agit d’une très belle cathédrale qui se détache parfaitement bien sur cette pelouse où l’on peut pique niquer. D’ailleurs, c’est ce que nous faisons le midi de notre départ. L’entrée est payante, nous ne le faisons pas mais il paraît qu’elle vaut le détour.
La brasserie Guinness
Il existe de nombreuses brasseries en Irlande et nous n’avons pas pris le temps d’en visiter une pendant notre voyage. Nous voulons partir en ayant quand même vécu cette expérience. C’est donc à Guinness que nous nous rendons pour cette dernière visite. La brasserie est énorme, construite sur 7 étages avec des cuves géantes et un parcours touristique digne de celui d’un combattant. La scénographie est bien ficelée et à la fin, une dégustation dans un bar panoramique, le Gravity bar est offerte sous présentation du ticket d’entrée. Beaucoup de passionné durant cette visite, mais même nous, qui sommes novices, nous apprécions le moment. L’entrée n’est pourtant pas donnée (environ 25€ par personne). Nous vous conseillons de réserver à l’avance du fait, comme d’habitude, de l’attente à prévoir dans ce lieu très touristique.
Merci pour toutes ces infos et magnifiques photos. Cela permet d’envisager notre propre périple à venir (été 23) de manière plus éclairée. Bonne route à vous !
Super, on est contents que cela vous plaise. Bonne route à vous ! 🙂
Bonjour, super trip ! Ce parcours correspond à combien de kms parcourus ? Merci 🙂
Bonjour Margaux
Je dirai environ 4500 kms 🙂
Bonjour,
Magnifiques photos ! a quelle période étes vous partie s’il vous plait ?
Le camping sauvage ne semble pas autorisé en irlande, vous n’avez pas eu de soucis ?
La vie coûte t elle cher la bas ?
Merci pour ces superbes photos !
Bonjour Romane,
Nous sommes partis de mi juin à début juillet.
Le camping sauvage est effectivement pas simple surtout depuis 3 ans avec l’explosion de vans aménagés. On a essayé d’utiliser Google maps car les park4night sont souvent bloqués ou il y a trop de monde :s
La vie ne coûte pas spécialement cher non.
Merci pour les photos 😉
Bonjour ! Merci pour ces infos sur votre périple… nous partons pour 10 jours avec notre van fin avril… nous avons un peu peur d’avoir froid ! À quelle période avez vous fait votre voyage ? Merci beaucoup ! Julia (& Aymery)
Bonjour Julia,
Nous sommes partis de mi juin à début juillet, nous n’avions pas de chauffage à l’époque donc on ne voulait pas partir plus tôt. Effectivement il se peut qu’il fasse un peu frais surtout avec le vent, mais on n’est jamais en altitude donc ça va quand même.
Merci ! Nous y sommes, pour l’instant le temps est au beau dans le Kerry ! Mais la pluie arrive, on a pris des couettes et des bouillottes ça devrait aller !
Nous envisageons un périple, MERCI énormément pour vos explications et vos magnifiques photos. Votre road trip est SUPER, BRAVO !
Merci 🙂 Bon road trip à vous !
Merci pour ce magnifique reportage textuel et photographique.
Deux questions me viennent à l’esprit en vous lisant:
1. A quelle saison êtes-vous partis ?
2. Est-ce que, selon vous, un fourgon de 6 mètres passerait dans les routes irlandaises?
Cordialement,
Antonyo Saneyer
Bonjour Antonyo, merci pour ce retour 🙂 Alors nous sommes partis de mi juin à début juillet. Nous avons croisé régulièrement des camping car et des car de tourisme donc ça n’est pas un problème. Les croisements s’il y en a sur des single road seront bien entendu un peu plus délicat mais en rien impossible 🙂
bonjour nous partons en aout 3 semaines en fourgon amenagés aviez vous pris vos vélo ?
Bonjour, nous n’avions pas nos vélos en Irlande, globalement c’est des grands espaces avec pas mal de vent, on a pas regretté de pas les avoir pris 🙂