Vantrip rando : les Alpes insolites
Durant cet été 2021, nous sommes restés en France à cause de la pandémie. Notre idée de départ était de faire le tour de la Norvège en van, mais l’incertitude sanitaire nous a fait changer d’avis. J’espère que nous vous raconterons ce voyage dans un futur proche :-). Nous avons donc pris la direction des Alpes, avec la volonté de voir ce que les montagnes avaient à nous offrir en curiosités et bizarreries. 🙂
Pourquoi curiosités et bizarreries ? Car, pour ce Van trip, nous nous sommes inspirés d’un de nos magazines favoris, Outdoor Go décrivant 6 lieux insolites dans cette région. Au programme, une randonnée par jour, et un peu de van le soir pour rallier le lieu de départ de la randonnée du lendemain.
La particularité de ce voyage était que nous étions en déconnection totale. Nous avons décidé de limiter nos liens avec la société au strict minimum (#OursMalLéchés ^^) : bref, acheter à manger et l’essence. Nous avons l’eau des rivières pour prendre nos douches, bu l’eau des torrents, et conduit des pistes peu carrossables. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça fait un bien fou, et que nous avons eu l’impression d’être partis trois semaines ! ^^ En gros, nous n’avons pas vu grand monde durant ce road trip, ce qui était super vu la conjoncture actuelle où beaucoup de français sont restés en France, peut être un peu plus de monde dans la vallée de Chamonix mais c’était tout à fait génial.
Nous avons commencé par le massif du Vercors, et nous nous sommes baladés du Sud – Ouest vers le Nord-Ouest pour finir dans le massif grandiose des Ecrins.
Résumé des 6 « bizarreries »
- Le tour du mont Aiguille dans le Vercors
- Les Sucettes de Borne
- La Combe de Mai
- Le Brec de Chambeyron
- Le Hameau de Dormillouse
- Les Aiguilles d’Arves
Résumé de notre road trip de 6 jours
- Jour 1 : route jusqu’au parking de la Richardière au niveau de Chichilianne
- Jour 2 : de Richardière jusqu’au hameau de Borne
- Jour 3: de Borne jusqu’à Montmaur
- Jour 4: de Montmaur jusqu’au hameau de Fouillouse
- Jour 5 : de Fouillouse jusqu’au parking du village de Dormillouse
- Jour 6 : de Dormillouse jusqu’au hameau de Bonnenuit
- Jour 7 à jour 12: On vous retrouve dans les prochains articles pour la suite 🙂
Tour du mont Aiguille
- Distance : 18 km
- Dénivelé positif : 1050 m
- Tracé gpx
C’est parti pour le premier jour de la tournée alpine et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avons hâte de commencer. Les montagnes nous ont tellement manquées ! Comme d’hab, le trajet jusqu’aux Alpes est assez long mais il se passe vite et nous arrivons le soir au pied du Mont Aiguille, un peu plus loin que le parking de la Richardière.
L’un des sommets les plus bluffant de cette région, c’est bien cela, le mont Aiguille… Une sorte de grand plateau isolé dans le paysage que seuls les alpinistes ont foulés. En effet, son sommet a des parois bien verticales, un peu comme une grosse dent aux proportions imposantes. Oui, c’est ça, la grosse molaire du Vercors !
Petite info sur le spot
Pour accéder sur le lieu où nous dormons, il faut passer devant le parking du départ de la rando, et continuer sur la route gravillonnée aussi loin que le van le permet. La conduite est un peu chaotique, mais franchement, ça passe et vous serez bien contents d’arriver car le lieu est vraiment hyper sympa, enclavé dans une sorte de cirque de falaise, avec le mont Aiguille en toile de fond.
Le temps est un peu capricieux dès le départ de la rando, et ce pendant toute la journée : nous ne verrons pas le sommet du mont Aiguille une seule fois, et c’est quand même un peu pour cela que l’on est venus ^^
Mais la randonnée en elle-même est vraiment très sympa et vaut le détour. Nous avons commencé en prenant la direction de Ruthière par un début de sentier dans les bois, puis, le col de Papavet et ensuite, celui des Pellas.
En chemin, nous nous arrêtons dans une super petite bergerie, qui vend des fromages de chèvre. Alors le fromage de montagne, c’est bien une histoire pour nous, et ceux là nous ont fait notre pique-nique !
Après le col des Pellas, s’étend la plaine de la Queyrie, et là, vous aurez les superbes panoramas sur le mont-Aiguille… ou pas, ça dépend du temps ^^. Mais, en tout cas, il y a de larges champs verts, tout ce qu’il faut pour pique niquer.
Ensuite la randonnée passe juste en dessous du pied du Mont Aiguille, et de là, pour l’atteindre véritablement, il faudra un peu escalader. L’ascension n’est pas super évidente mais elle se fait. Pour preuve, nous voyons une petite fille de 6 ans la faire. Si vous arrivez jusqu’en haut, environ 50 m de D+, vous pourrez avoir accès à une grosse faille hyper sympa à traverser et une belle vue sur la vallée .
Ensuite, vous n’aurez plus qu’à redescendre et rejoindre le parking du départ.
Bref, cette rando reste vraiment accessible et sympa à faire, assez variée où l’on passe dans des plaines, dans des bois , avec de superbes vues sur le Vercors.
Les Sucettes de Borne
- Distance : 15 km
- Dénivelé positif : 1000 m
- Tracé gpx
Pour ce deuxième jour, le trajet en voiture pour aller au point de départ est aussi magnifique que la randonnée en elle-même. Une succession de gorges encaissées peu connues et donc peu empruntées, un ou deux villages bien authentiques et la route à flanc de falaise, vous en prendrez plein la vue ! Les Sucettes de Borne sont connues pour une seule chose : être un beau lieu pour l’escalade. Il s’agit de pics calcaires pouvant atteindre jusqu’à 60 m de haut et faisant parti d’un paysage déchiqueté.
Petite info sur le spot en van
Nous plantons le van aux pieds des Sucettes. Pour y accéder, la route est vraiment très caillouteuse juste après le hameau de Borne, nous allons jusqu’à la limite du van. Bref, un 4*4 pourrait aller encore plus loin (il existe un spot un peu plus haut bien sympa), mais le nôtre a un peu protesté sur la fin, donc nous n’avons pas insisté ^^
Il faut prendre le départ au hameau de Borne et puis aller en direction du Nord vers le col de la Plainie. Le début de la randonnée est assez facile, bon ça monte quand même dans les cailloux, et même si nos muscles protestent de l’effort d’hier, le paysage est déjà super sympa, et on aime ça ! ^^
Après un bref passage dans la forêt , on arrive sur le plateau et puis, les crêtes de Jiboui. Nous vous conseillons vraiment de monter jusqu’au sommet des crêtes car la vue sur le Dévoluy et le mont Aiguille sont magnifiques. Bon, avec les nuages, on n’a toujours pas vu le Mont Aiguille, ah ah mais croyez nous ! Il est bien là.
Ensuite, une fois arrivé au sommet des crêtes, ce n’est que de la descente. Vous passerez par le refuge de la Tour (vive la crêpe au miel de pissenlit !) puis ensuite le site des Sucettes.
En conclusion, la randonnée est vraiment sympa. Bon, la curiosité principale de la randonnée, les Sucettes ont été vues la veille, mais la rando passe par les crêtes de Jiboui qui valent vraiment le détour.
Le soir, nous dormons vers Montmaur. La photo peut vous induire en erreur mais le spot n’est pas au bord de la route. Il est bien sur la route ! Bon, il s’agit d’une vieille route désaffectée remplacée il y a plusieurs dizaines d’année par l’axe routier en contrebas. Maintenant la végétation reprend ses droits et nous, on en profite ! La vue est super sympa, et nous restons bien isolés avec un superbe coucher de soleil et une voie lactée en prime la nuit <3 .
La Combe de Mai
- Distance : 15 km
- Dénivelé positif : 1500 m
- Tracé gpx
Pour se rendre jusqu’au départ de cette randonnée, vous devrez, là encore, vous perdre dans les montagnes , jusqu’au hameau de Montmaur. La route est accessible en voiture jusqu’au parking bien que, parfois, il n’y ait pas beaucoup de place si quelqu’un vient dans l’autre sens.
La combe de Mai est un grand perrier instable encaissé dans les montagnes. Certains viennent ici l’hiver en ski de rando. L’été, elle se dévale soit à pied, soit en VTT (avec le niveau qui va avec 😊 ). Nous vous conseillons vraiment de commencer la randonnée par l’ascension du Pic de Bure en prenant la combe d’Aurouze afin de faire la Combe de Mai en descente. Si vous la faîtes en montée, bah vous vous souviendrez de notre conseil ^^
La montée de la combe d’Aurouze est assez ardue avec 1400 m de dénivelé d’un seul coup en plein soleil, mais elle est tellement magnifique ! Nous sommes montés derrière un VTTiste qui a forcé notre respect. Les montagnards peuvent avoir une forme que nous autres de la plaine, n’oseront jamais espérer avoir… :-S
Là-haut, le panorama est à 360° sur le massif des Écrins, le Mont Ventoux… mais pas le Mont Aiguille ^^. Ensuite vous pourrez redescendre vers la station météorologique et puis de l’Observatoire, directement dans la Combe de Mai.
Arrivé là , c’est à vous de choisir comment vous voulez la descendre. On a vu les précautionneux, ceux qui tentent et qui n’ont pas une égratignure (=Jon), et ceux qui tentent et qui se ramassent (comment ça, moi ?! ^^). Bref, nous avons décidé de la descendre en courant ! Et tout cela n’avait juste rien à voir avec le VTTiste qui nous a suivi, easy !
Nous avons dormi à côté de Barcelonnette dans la vallée de l‘Ubaye. Autant j’adore cette vallée avec ses villages suspendus, autant Barcelonnette en plein mois d’août, c’est juste la folie. C’est dommage car, connaissant le village, je voulais que Jon le visite, mais le centre était littéralement bondé.
Le Brec de Chambeyron
- Distance : 20 km
- Dénivelé positif : 1400 m
- Tracé gpx
Cette randonnée est la préférée de Jon. Il faudra vous enfoncer dans la montagne pour rallier le petit parking du hameau de Fouillouse, et là aussi, c’est accessible en voiture, mais un peu compliqué pour se croiser.
Le Brec de Chambeyron marque, avec la tête de la Fréma, la frontière avec l’Italie.
Lors de notre rando, nous voyons de nombreux italiens en VTT. Cette randonnée est vraiment magnifique d’un sens comme dans l’autre . Nous choisissons de partir par l’Est et traverser le hameau en direction du lac Long, jusqu’au niveau du lac des 9 couleurs puis le col de la Gypière.
De là, encore 200 m de dénivelé d’effort pour grimper jusqu’à la tête de la Frema . Allez-y ! Comme les crêtes du tour du Mont Aiguille le premier jour, le crochet vaut vraiment le détour. Certains disent que c’est vertigineux, mais moi-même étant pas sûre parfois, je n’ai aucun souci.
Pour redescendre, prenez par l’ouest jusqu’au refuge de Chambeyron puis redescendez vers le hameau dans la vallée
Détail sur le spot en van
Nous dormons à coté du départ de la randonnée de demain, vers Dormillouse dans le massif des Écrins. Notre spot est vraiment canon, et oui, je sais, je vous fatigue à le dire ! ^^ On est vraiment très isolés au fin fond de la montagne ! ^^
Le hameau de Dormillouse
- Distance : 15 km
- Dénivelé positif : 1050 m
- Tracé gpx
« Un petit village dans un écrin de verdure, tout est vert, tout est fleuri, on a l’impression que tout pousse facilement ici. » Voici la définition que je pourrai donner à Dormillouse. Si le seul habitant du village restant à l’année pouvait m’entendre (Serge de son petit nom), il ne serait pas content : je pense que « facilement » n’est pas dans son vocabulaire ! Dormillouse est l’unique village des Ecrins habité à l’année sans accès routier. Pour y accéder, il n’y a pas d’autres choix d’emprunter un sentier de 200 m de dénivelé positif !
La randonnée reste quand même empruntée par les touristes mais d’avantage celle se rendant aux lacs supérieurs. La boucle du village reste peu fréquentée surtout la partie supérieure du village appelé les Romans où vivent les locaux. Et c’est aux Romans, que les maisons et les jardins sont les plus jolis
Le sentier monte ensuite en pente douce jusqu’au lac Palluel. La randonnée est facile par rapport aux précédents jours, aucune difficulté à signaler !
Au niveau du lac Palluel, vous êtes sur un petit cirque. La montée jusqu’au col de la tête du Serre Eyraut seulement ne vaut pas le coup selon les locaux, il faut pousser jusqu’au grand Pinier (3117m) pour avoir une belle vue mais faute de temps nous n’y montons pas.
A partir du lac, le chemin continue en direction de Faravel, à 30 minutes de marche. C’est facile de s’y rendre, en passant par un champs de Cairn. Enfin, par un sentier partant vers la gauche, vous pouvez redescendre jusqu’au parking manger la tarte aux myrtilles de Dormillouse 😊
Le soir, c’est au pied du mythique col du Galibier que nous plantons notre van. Le spot était vraiment super !
Les Aiguilles d’Arves
Dernière randonnée de notre voyage, nous nous rendons aux Aiguilles d’Arves
- Distance : 17 km
- Dénivelé positif : 1420 m
- Tracé gpx
Pour cette randonnée, là aussi, il faut passer le col du Galibier pour aller jusqu’au hameau de Bonnenuit. La randonnée est un peu à la carte : vous pouvez monter jusqu’au refuge et même un peu après par un sentier qui n’est pas très compliqué. Des paysages magnifiques vous accompagnent, centrés sur les aiguilles d’Arves. Le sentier est très emprunté par les troupeaux de vache, et donc attention vous pouvez croiser quelques patous …
La randonnée normale s’arrête au niveau de la Combe d’Arves. Soit vous vous arrêtez là, soit vous pouvez aller jusqu’au col entre les aiguilles et là, ce n’est pas de la tarte. La montée est beaucoup plus technique et nécessite d’avoir du temps et un sacré équilibre. Mais le panorama à 360 degré nous récompense de l’effort !
La randonnée est un aller-retour. Vous pouvez donc redescendre, rejoindre le refuge puis ensuite la route du Tourmalet.
Le soir, nous dormons en dessous du village de La Grave au bord de la rivière, l’un de nos meilleurs spots en van de ces vacances.