Islande 4/6 : Le Cercle d’Or et la Péninsule de Snæfell
North is finished ! Au revoir le froid, les baleines, et le cercle polaire (que nous n’aurons pas traversé au final). Lors de nos derniers jours dans le Nord, le vent est, par contre, bien présent : la nuit, la lutte entre les bourrasques et la toile de notre tente est violente. Mais nous encaissons tout et nous sommes à peu près frais sur la ligne de départ en direction du sud. Un peu de « U shall not pass » dans l’air…
Itinéraire
Jour 15 : Le sud de la piste F35 > Gullfoss > Geysir
Jour 16 : Þingvellir > F550 > Húsafell > Barnafoss et Hraunfossar > le sud de la péninsule de Snæfell
Jour 17 : Le parc national de Snæfellsjökull > Le nord de la péninsule de Snæfell > Kirkjufell > Stykkishólmur > le début des fjords de l’Ouest
Jour 15 : Le sud de la piste F35 > Gullfoss > Geysir
Le début du Cercle d’Or : Gullfoss
Le Cercle d’Or est l’un des lieux les plus touristiques de l’île et regroupe trois grands sites : Þingvellir, Gullfoss et Geysir.
Nous arrivons à Gullfoss sous la pluie. On commence à s’habituer à apercevoir les cascades en phase humide, et les milliers de gouttelettes émanant de l’énorme chute n’y sont pour pas grand chose… Gullfoss est une immense cascade haute de 30 mètres, très large et située dans un long canyon.
Geysir
Le temps est capricieux en Islande. On prend plaisir à profiter de chaque minute de soleil que l’île nous offre. Une fois l’orage passé, c’est donc optimistes que nous nous rendons à Geysir. Envie de tout voir, de ne rien rater et de nous approcher au plus près de ces éruptions violentes.
Car, effectivement, oui, Geysir bouillonne pas mal ! Le site est plein de geysers (d’où le nom), de solfatares et de sources d’eau chaude. Vous ne verrez probablement pas le plus gros geyser du site entrer en éruption. Il est beaucoup trop irrégulier. Par contre, son voisin, Strokkur, jaillit toutes les quinze minutes à plus de trente mètres du sol. Hyper impressionnant car nous sommes tout prêts du cratère et vu l’heure, il n’y a presque personne. Un court instant avant l’éruption, la pression gazeuse forme une bulle dans le bassin d’eau avant que tout n’explose.
Infos utiles sur le camping
Nous visiterons Þingvellir le lendemain. Ce soir, c’est donc à Laugarvatn, juste à côté, que nous établissons le campement. Le camping est envahi de moustiques, il propose douches et sanitaires pour 2600 ISK pour deux.
Jour 16 : Þingvellir et le début de la péninsule de Snaefellsnes
Inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, depuis 2004, Þingvellir est le lieu de la tenue du premier parlement européen. A l’époque où la France et ses voisins étaient loin d’être des modèles démocratiques, à Þingvellir, des lois étaient votées entre clans. La bonne excuse pour se retrouver entre congénères et boire l’apéro !
A Þingvellir, deux plaques s’entrechoquent et s’éloignent l’une de l’autre de 1 à 2 cms par an tout de même : la plaque Eurasienne et la plaque Nord Américaine. Dès lors, une faille impressionnante s’est formée et constitue le clou du spectacle dans ce parc naturel.
Infos utiles sur Þingvellir
- De nombreuses randonnées existent, la plus célèbre étant d’ailleurs celle de la faille, qui dure environ une heure.
- Le site est noir de monde. Venez donc plutôt le matin ou en fin de journée à distance des bus de touristes hyper bondés.
Et voilà la fin de notre voyage au cœur du Cercle d’Or. Ce n’est pas ce que nous retiendrons principalement de l’Islande car nous trouvons cet endroit très touristique et très « agencé ». Normal, me direz vous, nous ne sommes qu’à deux pas de la capitale. En même temps, on se plaint pas non plus, Geysir est vraiment impressionnant et nous aurions bien pris le temps de randonner un peu plus dans le parc national de Þingvellir . Mais, pas de place pour les regrets, c’était très bien comme cela, nous repartons cet après midi en direction de la mer (un peu comme les vieux matelots bourrinés du 18è siècle mais sans la clope au bec et le rhum dans la poche) : direction la péninsule de Snæfell.
Jour 16 et 17 : La Péninsule de Snæfell
Sur le chemin de la péninsule de Snæfell, un petit tour à Húsafell
Cela commence bien, nous commençons par une incartade au programme en faisant un saut dans la région de Húsafell. Tout compte fait, il n’y a pas grand chose à y faire. Nous notons juste deux lieux agréables dans la région :
Le premier est la route en elle-même pour accéder à Húsafell : la F550. Pour peu qu’il fasse beau, elle traverse de superbes paysages. A un moment donné, elle serpente entre deux glaciers, le Þórisjökull et le Langjökull d’une part et le volcan Ok d’autre part.
Le second est le site des cascades Barnafoss et Hraunfossar. La première est la plus impressionnante et la plus puissante, la seconde étant la plus étalée et la plus photogénique. Bref, si vous passez pas là, faîtes y un saut !
Nous faisons un stop à Borganes sur la route du retour afin de faire le plein d’alimentation et d’essence puis nous mettons cap au nord, direction Snæfell.
La Péninsule de Snæfell
A partir de Borganes, il faut compter environ une heure pour rejoindre le début de la péninsule par la route 54. Nous prévoyons environ 24 heures pour la visiter, ce qui est très court. Malheureusement, le mauvais temps est de retour, la météo se gâte et s’emballe…
Snæfell est réputée être un lieu privilégié pour l’observation des oiseaux de mer (et des macareux ! ) 🙂 Ils sont bien sûr d’avantage visibles en été mais si, comme nous, vous ne les apercevez pas, il vous reste les falaises de Látrabjarg dans les fjords de l’Ouest, plus au nord. Les colonies de macareux y pullulent.
En vérité, le temps assez gris est propice à avancer en voiture ce jour là. Aucune randonnée à l’horizon et heureusement ! Nous aurions été obligés de nous faire violence pour chausser les baskets et les vêtements trempés pour battre la campagne. Sur la route, nous nous arrêtons quand même, pause photo obligatoire, dans deux ou trois lieux, mais assez brièvement :
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Le volcan Eldborg.
Une randonnée est proposée à proximité, durant deux heures aller et retour, permettant d’accéder au plus près du cratère. Cette balade n’est pas indispensable selon nous. Après, ce cratère ne se montre pas non plus sous son plus beau jour, il pleut des cordes !
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Ytri Tunga : salut les phoques !
Cette plage, par contre, vaut le détour ! Pour y accéder, aucun problème : en arrivant de l’est par la route 54, il existe, lors d’un embranchement à gauche, une grosse boîte aux lettres en forme de maison, assez énorme pour être unique ! La plage est déserte, comme l’ensemble de la péninsule à notre passage, il faut dire. Ytri Tunga est un lieu réputé pour l’observation des phoques communs et gris. Après, il faut savoir les différencier, rien que d’en voir un ou deux, cela nous suffit. Les phoques sont des animaux assez curieux : même si on ne s’approche pas trop sur les rochers (qui glissent comme une patinoire) pour ne pas les effrayer , ils viennent d’eux-même nous voir 🙂
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Budakirkja ou l’histoire du « shoot-mouton » !
Une fois n’est pas coutume, même si nous ne sommes pas de grands fana des églises, celle-ci mérite le détour. Attention par contre aux vieilles chèvres qui chargent dès que nous nous en approchons un peu trop près. Elles sont aussi accueillantes qu’une belle-mère aigrie, bref un coup de corne, comme souvent, cela ne pardonne pas !
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Le canyon de Rauðfeldsgjá
Même si ce canyon est devenu assez célèbre, lorsqu’on le découvre à droite de la route 54, on le trouve tout de même assez impressionnant. Des nuées de corbeaux volent sur ses hauteurs, ce qui ajoute une dimension sinistre au tableau. Après un petit quart d’heure de marche, on découvre une faille très étroite au fond de laquelle coule une rivière. Nous nous aventurons à l’intérieur pour remonter la rivière mais uniquement sur quelques mètres, après c’est pieds dans l’eau obligatoirement.
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Arnastapi
En arrivant le soir dans ce petit village venteux, nous avons comme l’impression d’être au bout du monde. Nous faisons la connaissance, le lendemain, de Bárður. Charmant et solide petit troll, protecteur de Snæfell, bonjour ! A Arnastapi, les colonnes de basalte, les arches naturelles et les rifts sont incroyables et méritent le détour.
Infos utiles sur le camping : Nous dormons le soir au camping d’Anastarpi, gratuit, qui propose un terrain herbeux uniquement, pas de douches mais des toilettes !
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Hellnar
Il existe un petit chemin de randonnée de deux heures aller-retour permettant de rejoindre Hellnar depuis Arnastarpi. Les arches de basalte poussent comme des champignons, la plus jolie étant celle de Baðstofa.
Nous faisons cette randonnée dès le matin du 17ème jour. La balade donne faim. Après avoir débuté par les cookies à 10 heures du matin, Jon continue par les figues et le beurre de cacahuète à 11 heures. easy ! La journée se continue dans la lande isolée, parsemée de cratères, sous un temps islandais morose. Nous voulions apercevoir le sommet du Snæfellsjökull mais il restera invisible toute la journée. Nous ne verrons pas la « Montagne Pyramide » qui inspira Jules Verne dans l’écriture de son « Voyage au centre de la Terre« .
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Londrangar
Ces impressionnantes falaises sont l’un des emblèmes de Snæfell (avec le Mont Kirkjufell). Depuis la route 574, le lieu est très bien indiqué et un parking avec quelques tables de pique nique ont été aménagés. On vous avoue que nous sommes passés très vite à cet endroit. Un sentier conduit en 5 minutes à un belvédère qui permet de vous en approcher un peu plus. Que voir à cet endroit ? Deux colonnes formées par la lave solidifiée d’une cheminée d’un ancien volcan, culminant à plus de 75 mètres pour la plus haute.
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Djupalonssandur & Dritvik
La grande plage de Djúpalónssandur est formée de petits galets noirs. Ce n’est pas la plus belle plage, mais elle est intéressante car elle reflète le jour où nous avons su que Jon n’avait pas la carrure d’un marin. A l’embouchure de la plage, une épreuve de force, modélisée par 4 pierres de différentes tailles, permettait de sélectionner les marins aptes à embarquer. La plus grosse, Fullsterkur, (« pleine puissance »), pèse 155 kg. La seconde, Hálfsterkur (« force de la moitié ») pèse 140 kg. La troisième, Hálfdrættingur (« faible ») pèse 49 kg et la plus petite, Amlóði (« inutile ») ne pèse que 23 kg. On vous laissera vous essayer au jeu, nous avons eu le dos en compote !
Plusieurs morceaux d’acier d’un ancien bateau gisent ici et là sur la plage. il s’agit des restes d’un chalutier appelé l’Epine, qui a échoué sur la plage en 1948.
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Le cratère de Saxhóll
Nous effectuons l’ascension du Saxhóll mais ce n’est pas un lieu incontournable. Des escaliers métalliques permettent d’accéder à un large panorama avec une vue sur les coulées de lave du volcan Snæfellsjökull.
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Kirkjufell
Avec Londrangar, Kirkjufell est l’emblème de la péninsule de Snæfell, situé dans un univers bien différent du sud de la péninsule. Ici, pas de lave, pas de volcan, mais plutôt de petites montagnes et le début des fjords (se continuant au nord). Le Mont Kirkufell est mis à l’honneur dans la série Games of thrones en hiver.
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Stykkisholmur
Petit village situé à l’extrême nord de la péninsule, il n’est qu’un lieu de passage car d’ici partent les ferry en direction des Fjords de l’Ouest.
Infos utiles au sujet de la source chaude de Landbrotalaug
Nous n’y sommes pas allés car nous n’avons appris son existence que quelques jours plus tard. Nous avons bien regretté sur le coup. Cette source minuscule est située à proximité de la route 54 au sud de la péninsule. Pour s’y rendre, suivez sur 1,2 km le chemin qui part en direction du sud depuis la route 54, juste après le croisement avec la route 55 en continuant vers l’ouest.
Coordonnées GPS: 64.832249, -22.317952
Guðrúnarlaug ou l’épisode fâcheux du portable
En fin de soirée, nous quittons la péninsule de Snaefell par la route 54. Il commence à faire bien froid, mais le but est de commencer les Fjords de l’Ouest et de dormir à Flókalundur.
Nous n’avons pas beaucoup testé de hot spots en Islande, il nous reste à l’esprit le souvenir hyper agréable de la source chaude d’Hveravellir. Au bord de la route 60 se trouve une source chaude, déserte, faisant jaillir de l’eau à 40 degrés. Autant vous dire que nous ne sommes pas longs à nous déshabiller et piquer une tête, moi en maillot de bain, et Jon… avec son portable.
Bref, résultats des courses : l’eau était très bonne, on vous conseille vraiment la source, mais le téléphone portable lui n’a pas aimé, il y laissera la vie !
Je vous laisse les coordonnées GPS au cas où mes explications ne suffisent pas : GPS: 65°14’50.4″N 21°48’25.9″W.
Après 20 min dans le hotpot, nous reprenons la route, direction les fjords de l’Ouest.